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 Wanda R. •• The nightmare's just begun, I must confess that I feel like a monster !

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Wanda H. Rosenbach

MEMBREwe don't need no education
Wanda H. Rosenbach





Wanda R. •• The nightmare's just begun, I must confess that I feel like a monster !  Empty
MessageSujet: Wanda R. •• The nightmare's just begun, I must confess that I feel like a monster !    Wanda R. •• The nightmare's just begun, I must confess that I feel like a monster !  Icon_minitimeJeu 8 Mar - 16:11

MOMENT OF GLORYprésentation

ROSENBACH
WANDA, HEIDE
♧ ELEVE
« C'est quoi une colombe pour toi ? Ben c'est un pigeon délavé quoi. »

crédit ♦ Livejournal.
avatar ♦ Barbara Meier.


nom ♦ Rosenbach.
prénom(s) ♦ Wanda, Heide.
surnom(s) ♦ La pute, la tarée, la rouquine. Parce que le premier qui s'aventure à trouver un diminutif à son prénom se fait vriller les oreilles d'un cri suraigu et contestatoire.
date de naissance ♦ 1 Décembre 1994.
nationalité ♦ Allemand, un quart irlandaise du côté maternel..
métier ♦ Wanda s'estime bonne à rien et n'as pas franchement d'idées pour ce qu'elle veut faire plus tard. Et elle ramène un peu de thune et faisant des gâteries à des mecs, dans les chiottes du bahut.


style vestimentaire ♦ Le look de Wanda, c'est une véritable oeuvre d'art abstrait. Un coup punk, un coup goth' trash, un coup métalleuse, un coup pin-up. Ou alors elle mixe un peu tout. Un baggy à chaines avec des talons hauts ? Jaaa.
taille ♦ Un mètre soixante quinze, souvent encore réhaussée par des Iron First ou des NR. On la voit de loin.
corpulence ♦ Wanda est fine, presque maigre, mais en y regardant de plus près on voit qu'elle est assez musculée comme gonzesse.
yeux ♦ Ses yeux sont d'un bleu vert très clair, presque transparent.
cheveux ♦ Roux foncé, bouclés, et ils lui tombent jusqu'aux hanches. Pas souvent peigné. On est assez loin de la pub pour demellant Swarkopf.

ce qu'il aime ♦ La beuh, la weed, la chicha, le tabac, tout ce qui se fume. La vodka, le Redbull, la liqueur de poire, la musique métal, les animaux, foutre le bordel, se battre, les percings et les tatouages, faire couler le sang. Mais aussi la littérature, la poèsie.
ce qu'il n'aime pas ♦ Les autres. Les cours, l'autorité, être calme et sage, qu'on lui parle de ses parents bourges, les chrétiens, les pakistanais, son physique, être à jeûn.
orientation sexuelle ♦ A vrai dire, elle n'y a jamais vraiment réfléchi. Elle aime assez les hommes, certes, même si elle se sent un petit côté bisexuel qu'elle n'est pas prête à assumer.
tolérance ♦ Rien à foutre, honnêtement. Ce qui l'intéresse dans la vie c'est de faire chier le gourvenement actuel, brûler des caisses, et casser des gueules. Alors le reste...
tics ♦ Elle a la manie assez étrange de toujours toucher trois fois la poignée de porte qu'elle s'apprête à ouvrir, et de passez le bout de sa langue sur le goulot des bouteilles vides.

couleur préférée ♦ Le noir, le rouge. Et le jaune.
animal préféré ♦ Le scorpion.
sport ♦ Comme elle ne va pas souvent en cours, elle mutilplie les activités pour éviter de se faire chier : elle fait de la boxe thailandaise, du Krav Maga, et de la danse moderne jazz.
musique ♦ Elle écoute un peu de tout, mais apprécie tout particulièrement metal. Enfin, ce genre de musique qui gueule bien. Même si elle ne crache pas sur du Tchaïkovsky, du Chopin, ou du Mozzart.
films ♦ Saw, l'Exorciste, The Blade, Never Back Down, The Descent,... Bref, elle aime le gore, et les films de baston. Même si son film préféré reste Alladin, de Walt Disney.
livres ♦ Les classiques littéraires allemands, russes, français. Et les BDs Marvel.
dans sa poche ♦ Un zippo, des joints, des feuilles pour rouler ses clopes, un couteau à cran d'arrêt, un cuteur. Un plan de la ville parce qu'elle a un sens de l'orientation particulièrement merdique. Et son portable parce qu'elle peut pas vivre sans.
scolarité ♦ Elle est arrivée cette année au lycée, mais ses profs savent à peine qu'ils l'ont en classe. Les rares fois ou elle vient, elle dort pendant les cours, crame des poubelles, et salope la cantine en provoquant des batailles de bouffe. Donc limite le corps enseignant est bien content quand elle sèche.


truc en plus ? ♦ Elle est dyslexique.


NO SELF ESTEEMcaractère


Excentrique • Dans son monde • A côté de ses pompes • Rieuse ;
Dynamique • Sarcastique • Grande gueule • Irréfléchie ;
Violente • Immature • Pyromane • Glauque ;
Malsaine • Sadique • Exubérante • Observatrice • Manipulatrice ;
Rancunière • Fidèle • Insensible • Bonne vivante.

Wanda quand on la voit, c’est un gros délire. Une meuf qui trouve qu’un béret avec une montre gousset cousue dessus c’est joli, ou que se balader pieds nus dans les couloirs ca n’a rien de choquant. La rouquine est un concentré de choses glauques, tordues, de beaucoup de maux de la société actuelle et totalement perdue dans son monde. Pire qu’une pile électrique, elle est remuante, très remuante, voire beaucoup trop. Elle a en fait beaucoup de mal à canaliser son énergie. Wanda crie, Wanda frappe, Wanda court, Wanda saute, sans qu’on saisisse le pourquoi du comment. Ca la prend. Comme ça d’un coup, une montée d’hystérie, une envie de bouger, des réactions démesurées à outrance. C’est plus dangereux pour son entourage que pour elle. La jeune femme est impulsive, irréfléchie, et se jeter à la figure de quelqu’un qui l’a regardé de travers est une sorte d’habitude. Quelqu’un qui l’a regardé de travers, ou autre. Que ce soit verbalement ou physiquement, quand ça lui prend, il faut qu’elle se passe les nerfs sur un tiers. Les occasions pour rentrer dans le lard d’autrui ne manquent pas, et sa peau devient quasi multicolore à force d’afficher des hématomes tous plus tape à l’œil les un que les autres. Pas vraiment qu’elle soit instable, plus qu’elle aime foutre le bordel. C’est d’ailleurs quasi maladif chez elle ; ne respecter aucune autre autorité que la sienne, emmerder le système quel qu’il soit, foutre tout sans dessus dessous. Elle ne prône aucun état d’esprit particulier, elle ne s’identifie pas à une quelconque politique. Miss Rosenbach est une adepte du désordre. Rien de moins. Elle se définit elle-même comme condensé d’agitation à l’état brute. C’est un besoin : provoquer l’agitation, défier et mener la vie impossible. Une obsession qui régit une grande partie de sa vie. Quelque chose d’aussi essentiel et banale que de manger ou dormir. Totalement excentrique dans sa manière d’être, de vivre, on ne tarde jamais à la remarquer. A la détester ou à la craindre. Wanda est dans son monde, un peu à l’ouest, légèrement à côté de la plaque, totalement à côté de ses pompes. Elle trace sa route sans s’occuper des autres. Ses manières, ses réactions, tout en elle parait déplacé quel que soit le contexte. Se tenir en société n’a jamais été son fort, mais le côté je m’en foutiste l’empêche de se remette en question sur ce point là. Wanda vit à son rythme, selon ses désirs et ses lubies du moment. L’idée de se plier à la norme ne l’effleure même pas ; son attitude est pratiquement ce qu’on pourrait qualifier d’animale, en fait. La rouquine obéit à ses pulsions sans chercher plus loin. Un bijou lui plait dans un magasin ? Elle part avec. Une part de gâteau à la crème lui fait les yeux doux dans une vitrine ? Elle pète le carreau pour en croquer un bout et continuer son chemin. Ce type lui fait pas mal d’effet ? Elle le chope dans un couloir pour lui rouler une pelle et repartir sans demander son reste. Sans se poser de question, sans réfléchir dans la durée. Wanda agit librement en tenant uniquement compte de son jugement personnel. Son comportement peut sembler profondément immature, et dans un sens il l’est.

On lui colle souvent l’étiquette de grosse gamine, de part ses manières exubérantes et son énergie quasi inépuisable. Wanda c’est un genre d’automate qui mange des duracels avec ses Chocapics et qui a d’avantage la pêche qu’un prof d’aérobique. Tout le temps à déconner, à faire ce qui lui plait, à réagir de manière enfantine et capricieuse. Wanda joue beaucoup sur cet aspect de sa personnalité : pour excuser son attitude violente, ou tout simplement éviter que les autres lui donne une trop grande profondeur psychologique. Elle aime assez qu’on la prenne pour une conne, au final. Du coup on se pose pas trop de questions sur son compte. Et cela lui donne le loisir d’observer. D’étudier son environnement, d’épier, de guetter, calfeutrer confortablement dans son image de femme enfant. Et protéger par sa muraille d’immaturité. Wanda est une manipulatrice en puissance. C’est juste qu’elle ne cherche pas forcément à se servir des autres. Elle aime mieux conjecturer, s’en tenir à de simples plans et hypothèses. Dresser un portrait mental de la personne, la traquer silencieusement dans les méandres les plus profonds de son esprit. Tout en finesse, cerner la psychologie de fond en comble. Si Wanda ne met que rarement ses combines fourbe à exécution, c’est parce qu’elle refuse de se mêler à la masse. Bien que très extravertie, elle aime mieux rester seule. Les autres lui inspirent un profond mépris bien que dissimulé, et elle se montre trop distante pour pouvoir manipuler en bon et du forme. Donc elle s’en tient à de simples idées, jubilant intérieurement de voir sa proie si paisible alors qu’elle a toutes les cartes en main pour la détruire. Wanda est quelqu’un d’assez passif dans le fond. Passif et relativement influençable. Bien qu’elle soit recluse dans son monde, elle n’en est pas moins fragile ; ce qui lui plait c’est faire du mal, brûler, brûler, tabasser, cogner, cramer et semer la destruction partout ou elle passe. Que les raisons sont bonnes, mauvaises, ou inexistantes. Qu’on vienne la voir pour lui proposer de tout faire péter, que cela vienne d’un nazi ou d’un communiste, elle saute sur l’occasion. Ses opinions politiques et plus globalement par rapport au monde qui l’entoure ne sont pas définies clairement. De fil en aiguille, elle se tisse un avis, mais cela est encore flou. Se faire utiliser ne la dérange pas plus que ça : elle tient à sa liberté, certes, mais cette liberté intérieure qui lui permet de s’extérioriser, de rester maitre de ses pensés. Wanda a un avis pour le moins négatif de sa personne. Elle ne s’aime pas. C’est aussi simple que ça. Aussi bien physiquement que moralement, elle se voit comme la dernière des sous-merdes. Donc elle n’a pas assez de fierté pour se battre à rester maitresse de ses actes.
En soit ; une folasse violente et sarcastique totalement à côté de ses pompes, rancunière et pyromane. On est pas couchés.



NO BRAVE NEW WORLDavis politique

Ca la branche assez pour tout dire. Ces histoires d'autocratie, de dictature, elle s'en fout comme de sa première clope, mais ça peut toujours être intéressant. Parce que quel que soit le régime on a besoin de gens comme elle pour foutre la merde. Donc elle est très intéressée par le projet et compte le rejoindre, pour pouvoir faire en sorte sur ça dérape... Wanda ne se pose pas trop de questions. Elle a un objectif, faire le bordel, que ce soit avec des extrémistes de droite ou de gauche. Même si dans le fond, ce genre de régime totalitaire la fascine. La violence, le sang, le mensonge, et pourtant l'assentiment d'une bonne partie du peuple. La discipline de ces politiques est évidemment bien trop draconienne pour elle, mais elle est tout de même admirative. Le programme de Wenger pourrait bien lui ouvrir de nombreux horizons. Et elle sera là pour titiller les esprits, faire insidieusement en sorte que les choses deviennent vite ingérables... En gros, elle voit le projet d'un on oeil. Mais en tant qu'agitatrice.


DEAD MEMORIES IN MY HEARThistoire




« Eva flies away
Dreams the world far away
In this cruel children's game
There's no friend to call her name
Eva sails away
Dreams the world far away. »
Wanda R. •• The nightmare's just begun, I must confess that I feel like a monster !  120308090609548598
.


L’aurore se colorait. Plus ou moins. De teintes pastel, de couleurs hivernales pâles et froides. Un soleil glacial ajustait ses rayons, comme des flèches, pour les envoyer miroiter sur la rosée de la pelouse. Les oiseaux ne chantaient pas. Le vent ne soufflait pas. Une quiétude pesante enveloppait tout. Comme du coton ; sauf que l’hiver ne se montrait ni doux ni protecteur. Juste silencieux et blanc. Quoique la neige n’avait pas encore fondu. Mais le gel, de plus en plus mordant, annonçait insidieusement que les flocons ne tarderaient pas à tomber. Cette saison était d’une beauté irréelle. Trompeuse. La flore dépérissait petit à petit, pourtant époustouflante d’élégance dans son manteau de givre. Belle d’un jour, éblouissante et fragile dans sa prison de givre. Belle de nuit, comme un spectre irréel et pâle ployant sous les assauts du vent, agréable à regarder au fil de la semaine, presque devenue banale petit à petit. Puis totalement insignifiante une fois piétinée, desséchée et rongée par le froid. Comme la plus belle des femmes rattrapée par le temps et ployant sous son lot de rides et d’imperfections. Heide devinait que le temps devait être froid, dehors. Son souffle laissait quelques estampes de buée sur la vitre, qui disparaissaient, avant de se reformer à chaque expiration. A chaque respiration, Heide se plaisait à imaginer un monde ; la vitre était le ciel. La buée les nuages. Son imagination faisait le reste. Les contrastes se modifiaient dès qu’elle soufflait de nouveau. Elle pouvait tout faire ; retenir sa respiration pour laisser le temps à son petit monde de s’étendre d’avantage, puis s’atténuer. Souffler plus longuement pour produire l’effet inverse. Tout changeait de forme en moins d’une seconde. C’était quelque chose qu’ils ne pourraient jamais brider : son imagination.

-« Heide, ton professeur de piano est arrivé. »

Heide se tourna vers son père. Habituel regard mélancolique, las. Petit haussement d’épaule. La rouquine se décolla de la vitre et sauta sur ses pieds.

Elle n’aimait pas beaucoup le piano. Surtout parce que le professeur particulier se montrait récalcitrant, tenace, vieux jeu. Elle connaissait son solfège, mais devait continuer de le perfectionner sans jamais apprendre de compositions. Heide s’éclipsa de l’opulent salon de ses parents, en prenant bien soin de ne pas faire crisser ses ballerines sur le plancher ciré. Elle le traversa sans s’occuper des fauteuils en cuir et de l’immense télévision, du mobilier design’ et coûteux. Elle n’y prêtait même plus attention. Tout ce qui composait sa prison dorée était toxique, exécrable.. Heide se glissa dans le jardin, fit quelques pas en direction de la clôture à l’endroit ou elle avait ouvert une brèche. L’enfant prit une grande inspiration et se courba. Elle passa à travers l’ouverture pratiquée dans le grillage sans s’érafler. Puis passait à travers la haie. Puis se hissa sur le mur. Une fois à l’extérieur du domaine, elle garda les yeux fermés encore un moment. Les odeurs, les bruits, les sensations. Toutes ces choses qui se frayaient un passage à travers son linceul de solitude. Elle vivait recluse. Sauf dans ces moments là. Ces moments ou elle découvrait la vie, dehors. Sa mère lui avait toujours dit qu’elle n’avait aucun besoin de mettre le nez en dehors de la demeure familiale ; le jardin suffisait bien. Son père ne disait rien. Sa mère pinçait des lèvres quand elle voyait sa fille unique buter à lire quelques mots, quelques phrases, pourtant simples et élémentaires. Heide avait dix ans ; Heide était dyslexique. Heide prenait du retard dans ses apprentissages. Heide apparaissait aux yeux de tous comme une attardée, une enfant quasi handicapée et pour le moins stupide, inutile. Une gamine indigne de porter le nom des Rosenbach. Donc, un fardeau, un boulet aux chevilles de la matrone. Une verrue qu’on cache en tirant sur les manches de son chemisier. Heide était un cas à part, sauf quand elle sortait dans Berlin . Depuis trois ans déjà elle explorait les recoins de la capitale, seule, en rentrant avant l’heure du diner pour ne pas qu’on remarquer son absence. Pour la première fois de sa vie, elle se sentait enfant. Pas potiche. Pas poupée de cire que l’ont expose à travers du papier glacé. Pour la première fois, Heide découvrait le monde le vrai. Sans être écrasée par la mélancolie. Par cet ennui omniprésent qui grignotait son innocence, qui la faisait partir dans des réflexions très peu appropriées pour une gamine. Elle n’avait rien à faire, donc elle réfléchissait. A sa place dans le monde, à la vie, à la mort. Surtout à la vie d’ailleurs. A ce qu’elle comptait faire plus tard. A tout. Heide avait apprit à se débrouiller seule, à prendre soin d’elle et à avancer à son rythme. Un père absent, une mère distante. Des professeurs particuliers. Mais elle ne pouvait compter que sur elle-même. Se prendre en main sans l’aide de personne et se débrouiller avec ses propres moyens. Mais la mal-être la rongeait. Elle se sentait seule, seule. A ne fréquenter que des adultes, à ce qu’on la prenne de haut à cause de son jeune âge. Pas un seul vrai ami, pas un seul compagnon de jeu. Heide n’avait jamais eu aucun contact avec ceux de son âge. Pas à l’intérieur de la maison. Sa poitrine semblait constamment enserrée dans un étau, un étau lourd, usé, pesant. Être seule lui coûtait de plus en plus. Heide avait l’impression d’être dans une bulle ; une bulle qui la faisait apparaitre de manière floue aux autres, qui l’éloignait du monde réel en raréfiant son air, qui menaçait à chaque instant de l’étouffer. Mais ca, c’était avant qu’elle ne le rencontre.
La rouquine ouvrit les yeux. Derrière elle, le grillage, la haie du jardin ; le mur en béton. Le domaine familial avait beau être dans Berlin même, les Rosenbach s’étaient construit un royaume totalement reclus. Aucun son ne filtrait à travers l’épaisse muraille, aucun regard ne pouvait passer au travers. Ce qu’on voyait de l’extérieur, c’était un mur gris et froid. Heide tourna la tête à droite, à gauche. Des gens, des voitures, des bus, de l’agitation, de l’animation. Elle sourit de toutes ses dents. Elle devait y allez. Il l’attendait.

« I am the empty crib of Peter Pan,
A silent kite against the blue, blue sky,
Every chimney, every moonlit sight
I am the story that will read you real,
Every memory that you hold dear. »


-« Tu es en retard. »
-« Et toi, en avance. »
-« La ferme. On joue ? »
-« D’accord ! »

Heide se mit à rire, et envoya une bourrade dans l’épaule du garçonnet avant de se mettre à courir. Non, pas Heide. Elle était Wanda maintenant. Heide, c’était la rouquine qu’elle avait laissé derrière le grillage. La rouquine triste et mélancolique. Maintenant, elle était Wanda ; la rouquine énergique et rieuse. Heide et Wanda n’avaient rien en commun, à part les cheveux. C’était là leur seule et unique ressemblance. Les deux étaient comme le jour et la nuit ; l’hiver et l’été ; le noir et le blanc. Aucun compromis possible. Pas de crépuscule, pas de printemps, pas de gris. Il y avait Heide et il y avait Wanda. Elles ne regardaient pas dans la même direction, elles n’avaient pas les mêmes rêves. Elles se contentaient de partager un corps. Une enveloppe charnelle pour réunir deux opposés. Lui ne connaissait que Wanda. Il aurait certainement eu plus de mal à se lier avec Heide. Wanda était née dès sa première excursion en ville : elle avait prit le contrôle sans prévenir, seule, sans rien demander à personne. Elle s’était manifestée pour la première fois, sans user d’aucune violence. Et petit à petit, en s’infiltrant comme une bouffée d’air frai. Comme d’un accord tacite et murement préparé, Heide s’était effacée. Tranquillement, sans pour autant disparaitre. Comme si elle s’endormait. Elle en était presque venue à penser qu’elle avait toujours été Wanda. En tout cas, c’est ce que Lui devait penser. Elle ne le détromperai pas. Wanda appréciait beaucoup sa compagnie : il était tellement différent d’elle. Même si au début elle avait faillit prendre peur, en voyant ce bambin. D’une maigreur affligeante, efflanqué, sale, l’air farouche. Il était assis devant son orphelinat, sur des marches. Elle s’était arrêtée pour le dévisager d’un air curieux. Il l’avait toisé d’un air méfiant. Elle lui avait sourit, avait fourré sans main dans sa poche pour lui tendre une poignée de bonbons et lui proposer de jouer avec elle. Une grande première : Il était la première personne de son âge à laquelle elle avait adressé la parole. Elle s’était rapidement liée à Lui. Le seul lien qu’elle entretenait avec son enfance, la seule manière qu’elle avait de se sentir innocente, naïve. Heureuse. Ses journées étaient rythmées par les visites qu’elle Lui rendait. Quand sa mère partait chez son esthéticienne et laissait la maison vide jusqu’au diner. Son existence avec ses parents était toujours aussi pesante, mais Le voir lui donnait un véritable coup de fouet. La vie n’était plus fade, plus grise. Elle adoptait des nuances, se coloraient de teintes qu’elle n’aurait put imaginer même dans ses rêves les plus fous. Elle prenait un visage, un visage et un hymne : l’enfance. L’enfance qu’elle croyait perdu, l’enfance à laquelle elle n’avait jamais put goûter entre ses leçons particulières et le barreau d’hypocrisie de sa prison dorée. Et pour garder cela, elle était prête à tout. Lui, il n’avait pas une vie facile. Wanda se sentait même mal de se plaindre alors que Lui vivait dans la misère la plus totale. La dass. Elle n’en avait jamais entendu parler avant. Avant de voir toute cette misère qui l’entourait La solitude était volait lui voler son bonheur. Lui, c’était la misère. Il n’avait rien, rien, rien d’autre que ses yeux pour pleurer. Et pourtant il se débrouillait. Système D, comme on dit. Wanda l’admirait pour cela ; il s’en sortait toujours pas lui-même, sans demander l’aide de personne. Parfois, Wanda venait avec des couvertures, un peu d’argent voler à ses parents, de la nourriture, des vêtements. Mais repartait le plus souvent avec. Il était bien trop fier pour accepter. Mais finissait parfois pas céder tant elle insistait. Wanda voyait tout ça comme un accord mutuel : tous les deux sortaient de leur geôle respective pour se retrouver, oublier, respirer.

-« Dis Detlev, plus tard on se mariera ? »
-« Crève. »
-« Bah… Pourquoi ? »
-« Parce que t’es rousse tiens ! »
-« D’accord. Et si je t’achète un chat qui s’appelle Castor Flotteur ? »
-« … »

Elle s’amusait bien avec Detlev. Même si parfois il était un peu brusque ou bourru. Il était rigolo. Et c’était son meilleur ami, qu’il le veuille ou non.
Le moment de lui dire au revoir était toujours difficile. Gênant. Elle en pleurait presque. Mais Wanda se contentait de lui sourire, en lui jurant de revenir dès le lendemain. Det hochait la tête, un peu distant, impassible. Cette fois Wanda poussa jusqu’à lui coller une bise sur la joue et de partir en courant. Question de timing, elle se devait d’être chez elle dans moins de dix minutes si elle ne voulait pas se faire choper par sa mère. La rouquine se mit à courir, d’une part pour que les séparations avec son ami soient moins douloureuses, d’autre par parce que le jour commençait déjà à décliner. Son cœur battait à cent à l’heure et pas seulement à cause de sa course folle dans les rues de Berlin. Qu’arriverait-il si sa mère découvrait ou elle passait tous ses après-midi ? D’un côté, que faisait-elle de mal ? Wanda préférait rester ignorante de ces réponses. Thelma était tellement lunatique que même une Pythie de l’époque romaine aurait eu du mal à prévoir ses réactions. Son comportait était plus imprévisible que celui d’une bête ; un animale suivit une certaine logique dans ses raisonnements. Ce qui n’était pas le cas de la matrone Rosenbach. Wanda et Heide avaient un deuxième point commun : elles craignaient toutes deux cette mère imprévisible et brutale. Thelma ne levait que rarement la main sur sa fille. Ses châtiments étaient plus fins, plus cruels. Privée de nourriture pendant deux jours, enfermée dans sa chambre pendant une semaine. Faire le ménage jusqu’à la fin du mois dans les mille mètres carrés des Rosenbach, s’occuper des rendez-vous de sa mère, éplucher des légumes toute la nuit pout la réception de la veille. Thelma s’attaquait uniquement au mentale, au morale. Sans quitter son sourire distingué. Une fille incapable de lire un passage de la bible ne méritait pas son mépris. Une enfant dite dyslexique méritait encore moins d’être appelée sa fille. La petite rouquine courut encore sur quelques mètres et arriva en vu du mur en béton qui la séparait de la demeure familiale. Elle bondit à pied joints sur une poubelle, puis grimpa en haut du mur à la force des bras. Elle arriva au sommet et ferma les yeux.

-« A plus tard Wanda… »

Elle se laissa glisser le long du mur et tomba devant la haie. Wanda restait derrière le mur, Heide se frayait un chemin à travers les branches pour arriver jusqu’au grillage et passer au travers. La fillette épousseta prestement sa robe, rajusta son col, mal à l’aise. Un coup d’œil à sa montre lui indiqua qu’elle aurait du être rentrée depuis une bonne demi-heure. La voiture de Thelma était sur les graviers, dans la cour. Heide déglutit. Peut-être qu’avec un peu de chance, sa mère serait pendue au téléphone, trop occupée à colporter ses ragots de la journée pour noter son arrivée… La petite rouquine s’approcha vivement de la porte fenêtre du salon. A petit pas, elle entra. Tendit l’oreille. Pas un bruit, pas un son, pas un souffle. Elle démarra d’un coup et gravit les escaliers quatre à quatre pour se rendre dans sa chambre le plus rapidement possible. Heide rata une marche et s’étala de tout son long en se cognant le menton au passage. Quelques gouttes de sang suintèrent par la commissure de ses lèvres. La gamine termina sa course à quatre pattes, sans prendre le temps de se relever, et ouvrit la porte de sa chambre pour se ruer dans la pièce comme un ouragan. Respirer. Doucement. Se calmer. Elle poussa un cri en apercevant sa mère, nonchalamment assise sur son lit. Thelma s’approcha, son habituel sourire léger aux lèvres. D’un geste magistrale, elle asséna une claque à sa fille. Heide n’osa même pas lever les yeux vers elle. Cette femme était toxique, mesquine, dangereuse. Elle ne désirait en aucun cas son bien-être.

-« Heide, tu es une honte. Et tu le sais. »

Rien de plus. Thelma quitta calmement la pièce, ferma la porte à clef.

« Some day you shall flee,
Panting, and weak
Master passion greed. »

Est-ce qu’elle se rendait seulement compte ? Est-ce qu’elle percutait, que son petit jeu de mère bienveillante et lisse ne prennait plus avec elle ? Est-ce qu’elle se doutait que sa distance, son dédain, au lieu de la refroidir ne faisaient qu’attiser d’avantage sa haine ? Heide était invisible. Plus insignifiante qu’une poussière, pourtant plus dérangeante qu’un amoncellement de crasse. On ne la voyait pas mais elle dérangeait. Thelma la traitait avec une sorte d’indifférence arrogante. Tous dans ses regards traduisait son mépris amusé, tout dans ses regards remplissait Heide de rage. Cette colère enflait, devenait haine, devenait pratiquement malveillante. Un seul mot trahissait son état d’esprit quand elle apercevait sa mère : véhémence. Et Thelma renforçait de jour en jour l’animosité de sa fille à son égard. Ce mépris aurait du laissé Heide glacée, tout autant que les sentiments de sa mère à son égard. Pourtant chaque réflexion venimeuse, chaque regard suffisant, chaque moue maniérée, chaque soupire excédé… Chaque attitude venant de sa mère lui donnait envie d’exploser. Comme un volcan. De tout envoyer valser, de hurler, de s’arracher les cheveux, de lui balafrer le visage jusqu’à ce qu’elle hurle. Une rage sourde faisait pulser ses veines dès que sa mère était dans la même pièce, qui menaçait chaque fois de la faire imploser. Cette haine la faisait souffrir, la brûlait à l’intérieur, la consumait toute entière. Un message obsédant battait à ses tempes : faire mal, faire mal, faire mal. Elle était sujet à des émotions contradictoires : elle détestait sa mère, presque autant qu’elle l’aimait. Cette mère belle, grande, rousse, mince, intelligente, respectée. Elle voulait lui ressembler et s’en mordait les doigts sur toute la ligne. Elle voulait rester dans son ombre, suivre ses pas, être traitée comme une deuxième Thelma. Ce mur de mépris auquel elle se heurtant la rendait folle de frustration. Son ressentiment en était agressif, emporté. Elle voulait lui faire mal, elle voulait exploser, elle voulait tout détruire, au nom de cet amour empoisonné qui la liait à sa mère. Amour à sens unique qui la rendait dingue, dingue, dingue. Thelma la gardait cloitrée à leur domicile, pas comme un bijou précieux ou rare, comme une chose honteuse qui aurait terni son image. Elle avait honte d’elle. Heide prit sa tête dans ses mains et poussa un gémissement. Dingue, dingue, dingue, dingue, sa mère la rendait totalement dingue. Tout, absolument tout. Son absence de réaction alors qu’elle n’était pas loin de s’arracher les cheveux, son attitude snob, son cynisme… Ses airs de duchesse lui donnaient des frissons de rage, de dégout. Heide en avait envie de vomir : Thelma était détestable, méprisable et mauvaise, écœurante, totalement dégueulasse. Et pourtant elle voulait lui ressembler . Elle était perdue. Perdue, paumée et au fond du gouffre. Noyée la tête la première dans la tambouille de ses émotions malveillantes.
Heide pouvait supporter tout cela sans broncher, en ravalant ses envies fielleuses et évacuant sa rage en se faisant du mal à elle. Wanda ne pouvait pas. Non. Wanda ne voulait pas.

-« Va-t’en… Va-t’en… »

Wanda voulait prendre la place de Heide, Wanda lui susurrait de laisser libre cours à sa colère. Wanda était comme un monstre enfermé dans un placard, qui grattait les murs de sa prison, qui se cognait contre la porte pour faire sauter le verrou. Wanda voulait prendre le contrôle tout entier. Wanda commençait à lui faire peur. Heide avait beau être passive et soumise, il n’y avait pas la moindre méchanceté gratuite en elle. Wanda insistait pour faire payer Thelma, pour la faire souffrir, et pour s’amuser à ses dépends. Elle était charmeuse, elle savait s’y faire, elle savait présenter les choses de manière suave. Heide devait s’incliner à un moment ou à un autre. Les deux s’étaient pour l’instant désintéressé l’une de l’autre, mais l’affrontement grondait. Ce soir, elles lutaient pour la suprématie. Wanda allait gagner, c’était inévitable. Elle était plus pugnace, plus sournoise. Heide allait devoir s’incliner.
Rien. Rien, pendant quelques secondes. Quelques minutes. Quelques heures. Le vent comme métronome. Le jour déclinant pour arbitre.
Elle poussa un dernier cri de rage, puis se releva. Ses grosses boucles rousses obscurcissaient sa vue, mais elle savait exactement ou elle allait. Son visage était devenu lisse, dénudé de la moindre émotion. Plus inexpressif que celui d’une poupée de porcelaine. Wanda fit sauter le verrou de la porte de sa chambre à l’aide d’une pince à cheveux. Wanda avait vaincu Heide. Maintenant, les choses sérieuses commençaient. La rouquine descendit les escaliers sans se presser. Sa mère devait être couchée. Elle bifurqua dans le hall, ouvrit le tiroir d’une table basse. Un des briquets de son père s’y trouvait. Wanda sourit, l’alluma. Les rideaux flambèrent quelques secondes plus tard, tout comme le mobilier, les canapés et les fauteuils. Elle resta quelques instants pour contempler ce feu de joie, puis sortit. Du jardin, le spectacle était encore plus grandiose. Les cris de Thelma ne tardèrent pas à faire écho aux crépitements des flammes. Elle se rua à son tour dans le jardin, en chemise de nuit, échevelée. Son regard affolé tomba sur sa fille, qui lui souriait.

-« Heide… Qu’est-ce que tu as fait ? »

Wanda ne réagit pas. Heide ? Heide n'était plus.

-« T…Trainée, qu’est-ce que tu as fait ?! Dis-le, hein ! DIS LE MOI ! »

Elle venait de saisir Wanda par le col pour la secouer comme un prunier.

-« GARCE ! PUTE ! SALOPERIE ! Qu’est-ce que tu as fait ?! »

Regard posé, sourire calme.

-« Ce n’est pas Heide. C’est Wanda. »


« I am the desert-scape, the sand inside your hourglass
I am the fear and abuse, the leper children
Every eye sewn shut. »
Wanda R. •• The nightmare's just begun, I must confess that I feel like a monster !  120309071155748443
.


« J’ai mis la main sur un dictionnaire. Les mots me joueront moins de tours du coup. Enfin. Je sais même pas pourquoi d’un coup, je me mets à écrire ; j’ai toujours détesté ça. Peut-être parce qu’Altötting me pèse, contrairement à ce que je veux bien m’avouer. C’est bien con cette histoire, en tout cas. Et comme j’aime pas parler dans le vide, il me faut un interlocuteur. Bon… J’vais m’lancer… Cher journal :
J’ai encore été privée de pain aujourd’hui. Parce que je me suis endormie pendant la messe. Sérieux leurs psalmodies sont soporifiques. Elles même, elles pigent pas un mot de ce qu’elles piaillent ! Alors moi, penses-tu… Surtout qu’hier soir la nuit a été relativement longue. Sérieux, quand elles vont voir ce que j’ai foutu avec le bénitier… Ben ça va me faire passer le temps, qu’est-ce tu veux que je te dise. Quand à seize ans et qu’on est embastillée dans un couvent à la con, on passe le temps comme on peu. C’est pas que les heures à lires la bible ou à faire semblant de prier m’emmerde mais… Y’a mieux pour passer ses weekends. Et les autres jours de la semaine. Et sérieux, leur saint bouquin commence à me courir. D’abord je comprends rien à ce que je lis. Et ensuite quand je me concentre pour saisir le sens de ces putains de phrases à la mort moi le nœud, je le regrette amèrement. Sérieux. Comment un livre, aussi épais soit-il, peut-il contenir autant de conneries ? Sérieux le mec qu’a écrit ca a du fumé d’la bonne. Pire que le type qui a inventé la chanson de la Souris Verte ouais. Je te jure, elles me prennent la tête les bonnes sœurs, à prêcher la chasteté et la pudeur. C’est clair que des boudins pareils, ça peut que se rassurer en adoptant des mœurs aussi prudes. Sérieux ! Si tu voyais le mono sourcil que se tape sœur Bathilda ! Le bordel on dirait une chenille. Je t’assure que la première fois que j’ai posé les yeux dessus, j’ai faillit lui demander si ça se fumait. T’as sœur Maëlle aussi. Son cul à celle-là… Babare c’est d’la merde à côté. Et le reste est pas plus glorieux. Oh, et sœur Katarina ! Sœur Katarina putain ! La gonzesse c’est une attraction à elle toute seule ; un mélange entre le zoo et le musée des horreurs. Y’a des gens qui paieraient cher pour voir ça. Le couvent d’Altötting, c’est juste une parade de laiderons. Pourtant on disait que les bavaroises étaient bonnes quoi… Ma foi. Quand je vois de quoi la nature est capable, j’ai bien envie de voter pour le nucléaire en Allemagne. »

« Ca fait six ans. Et ouais. J’avais dix piges quand on m’a foutu dans cet enfer. Aussi, la mère supérieure est une cousine de Thelma. Ca aide. Et même si je m’embête comme un rat mort, j’me dis que c’était soit ça soit l’HP. Limite dans un hôpital psychiatrique, on m’aurait tellement gavée de médocs que j’aurais pas vu le temps passer. Alors que là… A se tirer une balle. Mais j’ai pas de flingue. Et on me confisque tous les objets un peu coupants. Heureusement j’ai réussi à garder mon briquet quoi… ‘Peuvent crever pour me l’enlever quoi. J’en ai chié de façon grandiose pour l’avoir. Bref. C’est l’enfer la chrétienté. La vie est… Y’a même pas de mots pour décrire ça. Celles qui y sont de leur plein gré doivent avoir un sacré grain. Cinq fois que j’ai essayé de me barrer. Mais au final à rien. J’connais juste Berlin moi. Le Sud de l’Allemagne, bah… J’suis comme un aveugle sur la lune, sauf qu’il sait pas qu’il est sur la lune. Tu vois le délire ? Enfin. On finit toujours par me rattraper vu que je sais pas ou je vais ni ou je suis. J’comprends pas pourquoi on ne me laisse pas partir. Je fous le bordel depuis que je suis arrivée, je fais flipper les vieilles parce que mes cheveux roux elles assimilent ça aux flammes de l’enfer. Celles de mon âge, c’est toutes des coincées avec un colisée dans le cul. J’aime personne, personne m’aime, point. J’vois pas pourquoi on m’empêche de me barrer. J’ai finit par en déduire que ma chienne de mère devait leur filer de la thune. Pour éviter que leur site tombe en ruine, tu vois le genre ? »

« Des fois, je m’éclate bien. Quand on a eu une petite nouvelle, Anja. J’ai bien vu qu’elle non plus elle n’était pas ravie d’être ici. C’a été trop simple de se servir d’elle. Simple et distrayant. Je me suis rapprochée d’elle, je l’ai cerné, puis je lui ai monté la tête. La pauvre à finit par pêter les plombs et se jeter sur une de ces gourdasses pendant la messe pour lui faire la peau. C’était chaud. Et trop fun. Des nanas en cornet qui se foutent sur la tronche ça vaut le détour. Après coup, on en a juste déduit qu’Anja avait du être momentanément possédée par le démon. Et évidemment tout le monde s’est tourné vers moi. Quelles connes. »

« Mon meilleur coup, c’était quand même celui du réveillon. J’ai fais du charme au mec qui nous ravitaille, assez pour qu’il nous ramène de l’ecstasy. J’ai concassé les pastilles, et j’en ai mis dans le vin de messe. Elles étaient comme folles, c’était épic. Et y’a eu l’effet de groupe aussi. Elles étaient toutes excitées donc de plus en plus excitées. T’en a une qui s’est suspendue à un lustre quoi. C’était trop kiffant. Et moi, même si j’avais rien pris du tout, j’étais pas en reste crois-moi. J’ai pété tous les vitraux, j’ai démolit les bancs dans la chapelle, et j’ai cramé tout ce qu’il y avait à cramer. Donc le lendemain, tout le monde a cramé que j’avais un briquet. Mais ça valait le coup, même si cette fois tout le monde est persuadé que je suis un démon. Ca me déplait pas… Au moins ça passe le temps ? Et cette réputation c’est assez classe dans le fond. Et qui sait… S’ils voient qu’on peut pas «m’exorciser» peut-être qu’ils voudront plus de moi ? »

« La religion m’écœure. Ces quoi ces conneries de pardon, de miséricorde ? Plus j’en apprends, plus j’ai envie d’allez gerber toutes ces conneries dans les chiottes de la bêtise humaine. Les croisades, la St Barthélémy, la chasse aux sorcières, les colonisations… Tout ça pour une religion ou on prône le bien et les cacas papillons ? Ils croient tous en Dieu, mais Dieu n’aime pas les gens qui font du mal. Alors ils trouvent que de mieux que de faire du mal, au nom de Dieu. Logique. C’est totalement aberrant. Personnellement, croire en une entité supérieure aveuglément… Si leur Dieu daigne descendre de ses hauts sphères pour venir me serrer la pince, là peut-être, mais je lui vouerais pas un culte. Quelle tissue de conneries. Tous ces croyants se mentent, déguisent leurs vices et pensent pouvoir faire la morale aux autres. C’est ridicule. Se cacher derrière une entité supérieure pour foutre la merde. Toutes leurs églises, on devrait les brûler. Oh ouais.»

« Le moral est au plus bas. Ca m’était déjà arrivé, mais pas ce point. C’est le sixième hiver que je passe ici. Je veux pas que ma vie se résume à ce train-train religieux et fastidieux. Je veux vivre. A Berlin j’avais goûté la liberté. J’en redemande. Detlev, est-ce qu’il pense encore à moi ? Ca fait longtemps… J’ai pensé à lui écrire, mais je ne connais ni son nom de famille, ni l’endroit ou il crèche maintenant. Il doit penser que je l’ai laissé tomber, que je suis partie parce que je ne voulais plus de lui. S’il savait… C’est con de remuer des souvenirs d’enfance, à mon âge. Mais ce type, j’ai jamais eu d’ami avant lui et je n’en veux pas d’avantage après. Même maintenant, j’aimerais le revoir. Qu’on reprenne tout comme avant. C’est utopique. Il doit m’avoir oublié, lui est dans la «vraie vie». Mais des fois, j’aimerais vraiment qu’il soit là. Même si c’est pour m’insulter. »

« Comme par hasard. Comme par hasard. Je déprime, et elle ne trouve rien de mieux à faire que de ramener ses miches. J’sais même pas pourquoi elle est passée. Peut-être pour réparer les conneries que j’avais encore faites, lâcher un peu d’oseille pour qu’on garde sa tarée de fille. C’est fou quand même, d’être pistonnée dans un couvent. Bref, je l’ai aperçu. Pour la première fois depuis que je suis ici. A mon grand damne, elle est toujours aussi belle. Peut-être même encore plus… Elle m’a vu, elle aussi. On s’est dévisagées quelques secondes, avant de faire comme si de rien n’était. J’ai eu envie de courir vers elle, de la prendre dans mes bras, de la serrer à lui en briser les os, de la rouer de coups. Puis elle est partie. Comme si de rien n’était. Plus détachée que jamais. Bordel, j’ai envie de mourir. »

« J’ai gagné. Avec un couteau volé dans le réfectoire je me suis taillé les veines, et j’ai dessiné un pentagramme. De mon propre sang. Et sur la porte de la chapelle. Personne n’a osé m’en empêché, mais elles se sont toutes mises à hurler. On m’a approché en brandissant des crucifix, on m’a intimidée avec des fioles d’eau bénite. Mais maintenant c’est net. J’vais pouvoir me tirer vissa de ce trou à rat. Et tous ces cul serrés n’auront que leur cornet pour se moucher. »


«Another Beauty
Loved by a Beast
Another tale of infinite dreams
Your eyes they were my paradise
Your smile made my sun rise. »
Wanda R. •• The nightmare's just begun, I must confess that I feel like a monster !  120310051949827944


-« I BELIEEEEEVE I CAN FLYYY. »
-« …Mademoiselle, vos… »
-« I BELIEVE I CAN TOUCH THE SKY. »

Qui est-ce qui s’est tapé une bouteille de vodka dans le fond du magasin à l’abri des regards indiscrets ? C’est WANDAAAAAAH. Qui est-ce qui bloque la caisse depuis une dizaine de minutes ? C’est WANDAAAAAH ! Qui est-ce qui va appeler les vigils à l’aide ? C’est la CAISIEEEEEERE.

-« Mademoiselle, payez et allez-vous en, j’vous en supplie ! »
-« Mad ? YEEEEES. Payez, en nature ? Espèce de cochonne va. A la broche et assaisonnées aux herbes 8D. »
-« Bon, j’appelle la sécurité. »
-« Non non. »


La rouquine se mit à pleurer à chaudes larmes, sous les regards ébahis des autres clients. Elle se mit à gémir en trépignant sur place.

-« Ma mère est malade… Mon père est handicapé et malade… Ma tante est handicapée, malade, transsexuelle, et affiche ses sextapes sur le net, et… »
-« Je vous en prie, je ne… »
-« Ils veulent me retirer la garde de mon enfant sous prétexte que son père est en prison pour mineurs ! »


Wanda se remit à chialer de plus belle. Provoquant aux passages quelques exclamations étouffées et des regards en biais. Toute la supérette était suspendue aux lèvres de la petite caissière, amène de voir de quelle manière elle allait gérer la situation. La pauvre se grattait la tête d’un air pensif. Une rumeur indignée commençait à enfler parmi les clients qui faisaient la queue derrière Wanda. Compatissants ou pas, attendris par ce petit morceau de femme au bout du rouleau ou pas, tous regardaient leur montre avec insistance en espérant que le temps passerait plus vite. Wanda poursuivait son petit numéro, redoublant ses sanglots et jetant des regards apeurés à droite à gauche. Merveilleux ma chérie, sans en faire des tonnes. L’alcool rendait ses gestes patauds et mal assurés, et c’est en s’y reprenant à plusieurs reprises qu’elle parvint à poser une main tremblante sur l’épaule de la caissière.

-« Tu comprends hein ? Hein que tu me comprends… ? »

Nouvel excès de larmes. Nouveaux sifflements indignés de la part du public, qui commençait à cracher sur la gueule de la jeune employée. C’est pas joli joli de faire pleurer une rouquine, hm.

-« Bien, bah… Vas-y, pars, je… »
-« CIMEEEER. »


Plus mal à l’aise que jamais devant cette scène de ménage improvisée, la caissière laissa Wanda partir, ses sacs de provisions sous les bras. En zappant totalement que la rouquine était en train de se barrer sans payer. C’est la vie. Wanda se dépêcha remonter la rue et obliqua à une intersection. Cool. Ils allaient avoir deux semaines de bouffe à l’œil. Elle glissa une cigarette au coin de ses lèvres tout en cherchant fébrilement son zippo au fin fond de sa poche. Son train de vie ces derniers mois se résumait à ça : picoler, fumer, voler. Son paquet de clope elle l’avait racketté à un seconde au lycée, son zippo elle l’avait pécho dans une quincaillerie. Les fringues qu’elle portait, acquises elles aussi de manière malhonnête, pour sur. Même l’alcool qu’elle avait dans les veines n’aurait pas du s’y trouver. Mais bon. Privée trop longtemps de sa liberté, de vivre, elle découvrait toutes les combinaisons possibles et imaginables qu’on pouvait tester à seize ans. Alcool, sexe, drogue. Le couvent lui paraissait loin, désormais. Elle s’éclatait. Elle se lâchait, pour la première fois depuis des années, elle ne voyait pas son futur gris et triste. Nan, la marijuana lui laissait entrevoir des couleurs bien plus gaies. Et puis elle avait retrouvé Detlev. Det. Son pote rien qu’à elle, à qui elle avait continué de penser pendant tout ce temps. Devenu son coloc’, par un heureux hasard de malade, un concours de circonstance du tonnerre de dieu. Ce n’était que justice ; maintenant, elle vivait avec Det. Depuis qu’elle avait quitté le couvent et qu’elle exprimait le souhait de s’émanciper. Ses parents n’y avait opposé aucune résistance, et avaient au contraire forcé les démarches administratives. Mais à aucun moment elle n’avait eu de contacts avec Thelma. C’était son père qui était venu au rendez-vous au tribunal, son père qui s’occupait de tout, tandis que sa mère tirait les ficelles dans l’ombre. Elle n’avait même pas le courage de l’affronter en face à face. De croiser son regard. De lui dire qu’ils la déshéritaient et lui coupait les vivres. La lâcheté n’était pas un trait qu’elle connaissait chez Thelma. Sa mère la décevait, une fois de plus. Mais pour son bonheur retrouvé, elle avait décidé de ne pas essayer de la revoir. Elle s’effondrerait, elle le savait. Même si sa haine prennait de l’âge et ne s’en montrait que plus venimeuse, plus lourde à supporter. Il fallait juste qu’elle pense à autre chose, qu’elle se construise avec une autre base. Déjà, le lycée occupait une place assez importante dans sa vie maintenant. Même si elle n’y allait pas régulièrement et que ça la tuait plus qu’autre chose de ne pas être foutue de lire un mot correctement, ça lui changeait les idées. Et il y avait Det. C’était plus pour le voir qu’autre chose qu’elle se donnait la peine d’allez en classe. Le bahut, un nouvel univers qu’elle découvrait. La promiscuité avec les autres, le système scolaire. Jamais elle n’avait vu autant d’êtres humains de son âge réunis au même endroit. Des mecs, des meufs, un terrain de chasse géant ou ça baisait à tout va. Des groupes, des classes sociales, des règles tacites à respecter.
Mais des poubelles à bruler.
Wanda tira sur sa clope et ferma les yeux de bien-être. Avant de déglutir pour se pencher sur le côté et vomir ses trippes. Hm. Cocktail alcool + drogue quand on a vécu seize ans d’abstinence, ‘faut y allez doucement…

[center]« Give praise for the blood it bled
Grant a rose for the dead
Grant a rose for the dead. »


« Quoi donc, bère !… nère !… Kait-on d’où l’on fient ?… Fe ne gins debout, quand je m’aperçus, pour la première fais, que nes bieds éfaient femre, et fe tendis les mains, quand fe les sentis s’édrentre, et fe trouvai, observant mes bas, ceux que tu nommes bère et nère…. »

Wanda marqua une pause, le feu aux joues, et releva la tête de son texte pour dévisager son professeur d’allemand.


Plus un bruit. Wanda resta droite sur sa chaise, le regard fixé devant elle. Déjà, des ricanements troublaient le silence de plombs qui venait de s’installer, et quelques quolibets fusaient à l’égard de la rouquine. Elle resta imperturbable, rejetant sa crinière acajou en arrière et attendant que le prof reprenne la parole. Ce dernier continuait d’afficher une mine surprise, ou se lisait quelques rides de consternation. Est-ce qu’elle se foutait de lui ? Est-ce que cette espèce d’excentrique essayait encore une fois de se faire remarquer ? Que faire ? La virer ? L’engueuler ? L’ignorer était sans doute la meilleure solution. Sinon il risquait de rentrer dans son jeu. Le calme fut rétablit d’une exclamation impérieuse, et il se tourna vers le tableau pour reprendre son cours comme de rien n’était. Wanda soupira profondément et reprit sa position initiale, vautrée de tout son long sur la table. Pour une fois qu’elle ne faisait pas exprès de se faire remarquer, on mettait en doute son bien fondé. Fallait être un p’tit peu pertinent dans ses raisonnements aussi. Si elle refusait systématiquement de lire, y’avait une raison quand même. Enfin, quel gâchis. D’abord elle aimait beaucoup Goethe. Ensuite si on lui avait laissé le temps de préparer le texte, sa lecture aurait été plus compréhensible. C’était de leur faute d’abord. Si on arrêtait de lui coller l’étiquette de chieuse par rapport à sa manière de se saper, on irait chercher le pourquoi du comment au lieu de la prendre de haut. Quoique, même si certains profs s’étaient intéressés à ses difficultés d’apprentissage, elle les avait envoyé magistralement sur les roses. De toute manière, à quoi ça pourrait bien leur servir ? Elle venait jamais en cours, ou alors quand elle avait du sommeil à rattraper. Au mieux sur ses contrôles, elle marquait son nom. Dans les couloirs elle foutait le souk, à tabasser les gens de sa classe ou à brûler tout ce qu’il y avait à brûler. Evidemment les heures de colle lui tombaient dessus par dizaine, voire même les renvois provisoires. Mais bon. Genre ça allait la calmer déjà. Et vu qu’elle venait que quand elle avait rien d’autre à foutre, elle faisait plutôt partie du décor. Tout en sachant très bien que si on ne la renvoyait pas c’était par rapport à son milieu social ; virer une pauvre fille domiciliée dans une citée HLM toute merdique, émancipée et sans véritables ressources financières, c’était pas gentil. Il faut lui donner sa chance, à cette pauvre chose à côté de ses pompes. Mouarf, qu’est-ce qu’on ferait pas pour le politiquement correct. De toute manière de son point de vue c’était assez concis : il était bonne à rien, son avenir ne se construirait pas avec de beaux diplômes, et elle avait d’autres ressources pour gagner sa croute. Voilà. Qu’ils aillent tous se foutre un rouleau à pâtisserie dans le cul jusqu’à la fissure anale avant de la voir assidue dans ses pseudos études.
La sonnerie marqua la fin du cours, et Wanda poussa un grognement guttural en extirpant paresseusement ses miches de sa chaise. Elle chopa sa besace, joua des épaules pour sortir de la salle de classe et mit machinalement la main dans sa poche pour toucher son zippo. Elle le sortit et s’amusa à l’allumer, l’éteindre.

-« Alors Rosenbach, tu sais pas lire ? »

Wanda haussa un sourcil et dévisagea la gonzesse qui venait de l’alpaguer de haut en bas. Heu, WTF ?

-« Tu crois que t’as plus ta place en primaire qu’au lycée ? »

La rousse leva les yeux au ciel. Putain, quelle répartie. Même avec la langue coupée elle pourrait mieux faire… Sentant une nouvelle pique à deux balles quatre vingt dix se préparer à sortir des lèvres dégoulinantes de rouge à lèvre de son interlocutrice, Wanda poussa un long soupir. Et lui envoya son poing en pleine poire. Avec ces gens, ‘faut même pas ce casser le fion à argumenter. Sans un mot, sans un regard, elle se mêla à la vague d’élèves qui se hâtait d’allez à la cantine pour recevoir sa becquetance. Généralement, même dans une masse grouillante comme celle-ci, on la regardait bizarrement ou bien on l’évitait. Et d’un côté y’avait de quoi. Aujourd’hui, Detlev lui avait dit qu’elle était encore plus mal fringuée que d’habitude. Un bustier noir, un pantalon en cuir, des gants en dentelle rose, et une paire de converse assorties. Sans oublier une cape en laine style médiévale, rose elle aussi. C’est pas banale, ni très accordé. Mais chaque élément séparément était vachement classe. Alors bon, c’est même pas qu’elle s’était habillée dans le noir, juste qu’à ses yeux, c’était le summum de l’élégance. Malheureusement elle avait paumé son béret qui aurait portant été du plus bel effet. Wanda obliqua à droite, son zippo toujours dans la main, pour se retrouver devant la porte de ses toilettes. Oui, ses toilettes. Ses chiottes rien qu’à elle. Le bordel insalubre qu’elle squattait depuis qu’elle était arrivée au bahut, et ou du coup personne n’osait plus mettre les pieds. Elle entra, sortit un peu de shit de sa poche et commença à se rouler un joint sur le bord d’un lavabo. Bon, c’était pas que son squat à elle, plutôt celui de tous les toxicos désireux de vivre leurs addictions tranquillement, ou de ceux qui voulaient conclure sans trop s’emmerder. En gros, les chiottes à baise et à fumette. Son territoire. Son joint bien tassé et roulé, elle l’alluma fébrilement et commença à tirer dessus. Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois. Un sentiment d’euphorie la gagna petit à petit, ainsi qu’une légèrement difficulté à se tenir debout.

-« Ah, t’es d’jà là. »

La rousse plissa les yeux. Ah oui, tiens. Elle l’avait presque oublié celui-là. Wanda resta impassible, observant le type se rapprocher avec un sourire lubrique.

-« Bon, on s’y met ? »
-« Ma thune d’abooord. J’ai pas envie de me retrouver le bec dans l’eau. Genre comme un canard, qui veut plonger dans l’eau, mais qu’en fait c’est pas un canard. Enfin, tu vois. »
-« … Voilà ton pognon, sinon.»[/b]

Wanda éclata de rire et manqua de s’éclater par terre. Elle tira à nouveau sur son pétard, et tendit la main pour récupérer les biffetons que lui tendait le mec. Ce dernier lui sourit de nouveau. Wanda posa son joint, ouvrit la braguette de son nouveau client et s’agenouilla pour s’atteler à la tâche.

Bon. Elle se sentait pas très fraiche, mais avait connu pire. Une petite gorgée de whisky pour faire passer tout ça et ça repartirait.
Assise à une table, à l’écart, Wanda dévorait goulument son assiette de purée. Tout en écoutant d’une oreille distraite le petit groupe assis à quelques places d’elle, qui discutait avec animation. Les commérages ne l’intéressaient pas trop, mais pour le coup il était question du nouveau programme de Wenger. C’était grosso modo le sujet de conversation récurent de ces dernières semaines. Entre opposants et adjuvants, Wenger était loin de faire l’unanimité mais comptait néanmoins son lot de supporters. Honnêtement Wanda n’en avait absolument rien à branler de ce concept d’autocratie. C’était pas vraiment son délire, elle qui s’était toujours catégorifiée comme anarchiste pure et dure. Mais la curiosité l’emportait. Après tout, ça pourrait être marrant… Juste pour voir, juste pour tester, juste pour foutre le bordel… De toute manière ils allaient avoir besoin de gens comme elle ; chaque régime à ses fouteurs de merde.

-« Sérieux, ce type est malade ! Il se rend pas compte des risques qu’il prend, de une, et puis bon, comme si on en avait pas assez de se faire traiter de nazis à tout bout de champs quoi… Franchement j’me dis que… »
-« Perso’ j’trouve que l’idée est bonne. »


Et rien que pour le plaisir de laisser s’exprimer sa grande gueule, elle allait mettre son grain de sel. Kelvin se tourna vers elle et la toisa de haut en bas.

-« Ok. Donc déjà, le jour ou un connard viendra polluer mon lycée avec ses idées à la con, faire chier mes amis, et m’empêcher de profiter de mes dernières années de bahut… »
-« Nan mais d’accord, trois possessifs par phrase le ton est donné. »
-« La question n’est pas là, c’est… »
-« Tu sais que ta mauvaise foi prend des proportions absolument démesurées. Ton égo est assez imposant pour boucher le trou de la couche d’ozone. »
-« T'es qui pour me parler comme ça toi ? »
-« Je suis ton pèèère, on ton pire cauchemar, au choix. »
-« Occupe toi de ton cul, salope de fasciste va. »
-« Ach, monte pas sur tes grands chevaux en prime ça va doucement commencer à m’faire chier. Ton truc à toi c’est la tolérance ? Tu pense qu’il manque plus qu’un pagne pour te la jouer disciple de Bouddha ? La barre, commence par accepter la manière de penser des autres. »
-« Et mais calme ta joie hein. Ouverture d’esprit tu connais ? Facho. »
-« Fais moi rire mon canard. J’suis pas raciste mais j’trouves ça con qu’au cinoche on nous passe des films afghans, même la pellicule est voilée. »
-« T’es vraiment qu’une… »


Wanda lâcha un rot sonore, avant de porter son verre d’eau à ses lèvres et de s’essuyer la bouche d’un air distingué.

-« En passant Rosenbach, dans ton p’tit groupe de nazi t’occupe quel poste ? Pute de service ? Chef du conseil peut-être ?

-« En voilà un de conseil, renifle ton cul avant de t’occuper de celui des autres. J’me fais plus trop d’illusions n’empêche, y’a deux encéphales qui se battent en duel là dedans. Arrête d’en chier à t’en coller des hémorroïdes pour une tolérance que t’es même pas capable de donner. »


Ca commençait à s’agiter, tout autour. Un petit groupe s’était formé autour des deux protagonistes de cette prise de bec, dont l’élément déclencheur était devenu habituel et continuait de déchainer les passions. Kelvin se leva et se dirigea vers Wanda, supporté à grands renforts de cris par ses supporters. Il saisit Wanda par le col et planta durement son regard pâle dans le sien. La rouquine chopa sa crème anglaise, tira un gros coup sur la ceinture du jeune homme, et versa le contenu de son ramequin à l’intérieur de son jean. Kelvin déglutit. Sa main s’écrasa sur la joue de la rouquine.
Bon. Bah, baston.





WE'RE DISPOSABLE TEENSet vous ?

PSEUDO
puf ♦ Patate :pig:
découverte ♦ Oh bah je sais plus (A).
avis ♦ Le Contexte est génial, y'a beaucoup d'avenir, et j'ai bien e


Dernière édition par Wanda H. Rosenbach le Sam 31 Mar - 12:54, édité 2 fois
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Nathaniel S. Turunen

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MessageSujet: Re: Wanda R. •• The nightmare's just begun, I must confess that I feel like a monster !    Wanda R. •• The nightmare's just begun, I must confess that I feel like a monster !  Icon_minitimeDim 25 Mar - 16:18

Tu pues quand t'as fini avant moi.
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Bonjour et bienvenue sur The Sound of Truth !
Maintenant que vous avez fini votre présentation, vous êtes validés et vous pourrez jouer. Toutefois, nous vous demandons de bien vouloir venir recenser votre avatar ici avant d'être lâché en liberté dans la nature. (: N'attendez pas qu'on ai rentré votre avatar pour jouer toutefois, on va pas chipoter pour si peu.
Vous avez maintenant la possibilité de vous lancer directement dans le role play ou bien ouvrir un topic de relation ici, ou tout bêtement un topic de topic, aussi paradoxal que ce soit, à cet endroit .
Bon jeu ! (:

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Wanda R. •• The nightmare's just begun, I must confess that I feel like a monster !  Empty
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Wanda R. •• The nightmare's just begun, I must confess that I feel like a monster !

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